Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/215

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chouans rencontrés, aller par Gourin et Le Faouët, rejoindre Tinténiac au rendez-vous de Baud. Tinténiac avait ordre de prendre le commandement général de cette petite armée, qu’on avait calculé devoir être d’au moins quinze mille hommes, de la conduire par les forêts de Camors et de Lanvaux et de venir camper le 15 au soir, à une lieue de Hoche, pour se jeter sur ses derrières le 16, pendant que les troupes de la presqu’île l’attaqueraient de front.

Ce plan avait certainement de grandes chances de réussite. Il est difficile de comprendre pourquoi certains auteurs ont voulu mettre en doute qu’il ait été effectivement formé, car on ne voit pas quelles instructions auraient pu être données aux corps envoyés sur la Grande-Terre, si ce n’étaient celles-là[1]. On va voir comment l’exécution en fut empêchée par de faux ordres et de faux avis. Et c’est à un témoin plus que complaisant pour la Restauration que le récit sera emprunté.


« Il me paraît nécessaire, pour ne pas interrompre la suite immédiate des faits, de faire connaître les motifs auxquels on attribua l’absence de MM. de Tintiniac[sic], Jean-Jean et Vauban[2], au moment de l’attaque de Sainte-Barbe. Ces motifs cependant ne furent connus que dans la journée du 19 juillet. Ils étaient détaillés, dit-on, dans les dépêches que le conseil du Morbihan envoyait en secret par un bateau de correspondance, au quartier général.

  1. Rouget de Lisle est d’accord sur ce point avec Vauban, Villeneuve-Laroche et autres.
  2. Vauban fut chargé, le jour de l’attaque de Sainte-Barbe, d’une autre opération, un mouvement tournant qui ne réussit pas.