Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/216

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» Le chevalier de Tintiniac, ainsi que je l’ai dit plus haut, avait débarqué le 11 avec son corps de six mille hommes, en dessous de Sarzeau, où il avait battu les républicains qui voulaient s’opposer à sa descente. Il tourna ensuite la baie du Morbihan, afin d’arriver le plus promptement possible au rendez-vous de Baud, où la division de Jean-Jean devait le joindre. Ses troupes furent considérablement augmentées par un grand nombre de paysans des paroisses qu’il traversait. Il s’était à peine éloigné de la côte, qu’un officier royaliste se présenta à lui, et, au nom de son chef, agissant dans la Bretagne pour la cause commune, mais étranger à l’expédition de Quiberon[1], lui remit une lettre qui lui enjoignait, au nom de S. M. Louis XVIII, de se rendre à Elven pour y recevoir des ordres ultérieurs. Tintiniac crut pouvoir se conformer à cette invitation sans manquer au rendez-vous de Baud, qui ne devait avoir lieu que le 16. Il espérait en outre grossir sa petite armée de deux ou trois mille Chouans qui se trouvaient près d’Elven, sous les ordres du chevalier de Silz. Le soir du même jour, il fut poursuivi dans sa marche par des troupes républicaines. Elles avaient à leur tête le général Grouchy, qui avait passé la Vilaine et allait joindre Hoche au camp de Sainte-Barbe. Le combat s’engagea ; il recommença le lendemain à la pointe du jour, et malgré tous les efforts de l’ennemi, les royalistes

  1. Ce chef « étranger à l’expédition de Quiberon », qui détournait ainsi, au nom de M. de Provence, les lieutenants de Puisaye, était M. de La Vieuville. On ne peut admettre que son nom fut ignoré de M. de Villeneuve-Laroche ; il est bien remarquable qu’il s’abstienne de le nommer ici.