Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/218

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partit en laissant trois cents morts des leurs sur la place.

» Les royalistes arrivèrent enfin à Coëtlogon, où Tintiniac et les officiers supérieurs de son armée furent reçus par plusieurs dames au nombre desquelles étaient la malheureuse veuve Mme  Boishardy avec Mlle  sa fille aînée, ainsi que Mme  et Mlle  de Guernisac, qui reconnurent parmi eux, l’une son frère et l’autre son mari.

» Dans la Bretagne, comme dans la Vendée, les femmes royalistes, animées par l’enthousiasme si naturel à leur sexe, bravaient tous les dangers pour servir la correspondance entre plusieurs chefs de leur parti. Le commodore Sydney Smith servait aussi efficacement cette correspondance : soit en plein jour, soit au milieu de l’obscurité de la nuit, il se faisait mettre à terre sur quelque point solitaire de la côte pour aller conférer avec les chefs royalistes.

» Les dames Boishardy et Guernisac étaient des émissaires du chevalier de La Vieuville : elles apportaient de la part de ce chef, des instructions verbales pour M. de Tintiniac, en vertu desquelles ce général devait « s’emparer de la ville de Saint-Brieuc, afin d’y établir son quartier général ; se rendre aussitôt sur la côte de la Manche, pour seconder une attaque sur Saint-Malo, qui serait effectuée par mer et par l’amiral Stracham, qui croisait dans la Manche avec une escadre. Cet amiral aurait pris à bord de ses vaisseaux les nombreux émigrés qui se rassemblaient dans les îles de Jersey et de Guernesey, et parmi lesquels se trouvaient les princes d’Auvergne et de Léon. Devenus maîtres de Saint-Malo, tous les royalistes des