Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/221

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vint interrompre leur entretien et l’alarme se répandit dans tout le château. Un corps assez considérable de républicains, arrivé du côté de Loudéac, avait attaqué l’armée royale, qui bivouaquait dans l’avenue et dans les champs voisins. Tous les chefs accoururent aussitôt, les républicains furent enveloppés et on en fit un affreux carnage. Cette victoire fut cependant suivie des plus amers regrets, et les lauriers que cueillirent les royalistes furent teints du sang de leur général. Emporté par son ardeur, M. de Tintiniac s’était mis à la poursuite des fuyards. Il découvre, en traversant l’avenue, un grenadier républicain qui s’était réfugié derrière une haie, il le somme de mettre bas les armes ; le grenadier, loin d’obéir, le couche en joue et le tue sur place[1]. »


Le commandement est alors pris par le jeune vicomte de Pont-Bellenger ; mais la plupart des chefs refusent de continuer une marche faite en dehors des instructions régulières et qui les a portés déjà si loin du point de concentration assigné : ils se trouvaient jetés à plusieurs jours de marche de Baud, où ils devaient être rendus le 14, et l’on était au 16. À cette heure, l’attaque des lignes de Sainte-Barbe avait eu lieu et avait abouti à un désastre, au lieu d’une victoire que le mouvement prescrit eut probablement assurée.

Par des intrigues pareilles, la division de Jean-Jean et de Lantivy avait été dissoute plus complètement

  1. Est-il bien sûr que cette balle, qui venait, si à propos, punir une désobéissance aux ordres de S. M. Louis XVIII, fut une balle républicaine ? Cela a bien l’air d’une exécution, due au « zèle » de quelqu’un de ces fidèles, « agissant pour le Roi ».