Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/237

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deux points : la date indiquée, qu’il proposait de retarder de deux ou trois jours, pour attendre le débarquement de la division amenée par Sombreuil, et l’effet de la diversion confiée aux corps de Tinténiac et de Jean-Jean, — et le plan adopté pour l’attaque elle-même, dont il aurait voulu porter l’effort principal sur la droite de Hoche, dégarnie et trop allongée, au lieu de la diriger sur l’aile gauche, mieux concentrée et solidement établie à portée des réserves.

Les instances de Puisaye furent appuyées par une bonne partie des officiers généraux et aussi par l’amiral Warren. En effet, le plan de d’Hervilly était insensé ; celui de Puisaye présentait, en somme, des chances sérieuses de succès. Avec le renfort des onze cents hommes de Sombreuil, qui eût atténué l’énorme infériorité numérique des royalistes, il n’était pas impossible, tout en occupant l’aile gauche et le centre des républicains par une attaque simulée, de se jeter avec cinq ou six mille hommes sur leur aile droite, et d’y faire une trouée ; si, à ce moment, on pouvait donner la main à Tinténiac, qu’on attendait avec dix à quinze mille hommes, on se trouvait en forces à peu près égales contre l’armée républicaine, que l’on prenait à revers, pendant que les troupes de la fausse attaque et l’escadre embossée dans la baie, lui coupaient toute retraite et lui fermaient l’entrée de la presqu’île, au cas où elle y eût cherché un refuge. La situation des deux partis pouvait être du coup renversée, et c’étaient peut-être alors les Bleus qui se trouvaient « bloqués comme des rats ».

Telle est l’opinion de Michelet. « Dans la réalité, dit-il, le général républicain, avec ses treize mille hommes,