Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/262

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Blad et Tallien étaient retournés à Vannes, Hoche lui donna cette raison d’ajourner l’expédition, prête pour le 19.


« Trop beau temps, lui dit-il, je ne puis faire passer l’armée sous le feu des canonnières (anglaises). Elles nous foudroieraient avec leur mitraille. Dès qu’un vent fort et une mer agitée les obligeront à se tenir un peu au large, j’en profiterai pour traverser la falaise, enlever le fort et jeter à la mer tous les ennemis que je rencontrerai. »


Il faut encore noter ces singularités : Guezno empiétant — vu l’urgence évidemment — sur les attributions de ses collègues, pour mettre fin à des temporisations dont on finit par s’inquiéter ; et Hoche s’excusant de ces retards par une explication inadmissible, car le lendemain, les ordres étaient donnés, alors que l’état atmosphérique n’avait pas changé, et les colonnes d’attaque avaient commencé leur mouvement avant qu’éclatât un orage violent, dont il aurait bien fallu se passer, s’il n’était survenu à point pour favoriser l’entreprise.

À propos de cette journée, l’Histoire a enregistré tout particulièrement deux faits, qui ont fortement frappé les contemporains, car on les trouve signalés dans toutes les relations, mais sans qu’on paraisse en avoir remarqué la coïncidence discordante.

Lorsque, à la fin du jour, le 20 juillet, Hoche, prêt à diriger l’action, parut sur un tertre élevé[1], ce fut

  1. Michelet, toujours plus soigneux de l’effet que de l’exactitude, nous montre ici, la silhouette de Hoche se dessinant aux yeux de toute l’armée sur la Roche-aux-Fées. La Roche-aux-Fées est à Locmariaquer, à vingt kilomètres du camp.