Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/261

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n’en donnera pas d’autre explication satisfaisante.

On dirait vraiment qu’on attendait de part et d’autre, pour dénouer la situation, l’apparition des 20 ou 25 mille Chouans à la tête desquels Tinténiac avait dû se mettre à Baud. Car il est remarquable que l’expectative n’a cessé que le lendemain du jour où parvint la nouvelle que ces corps avaient été détournés de leur route, morcelés, dissous, et qu’on n’avait plus à compter sur la diversion attendue. L’avis en fut apporté le 19 au camp royaliste ; Hoche n’a pas pu le recevoir beaucoup plus promptement ; et c’est alors seulement qu’il se décide à agir.

La diversion des Chouans faisant défaut, la défense de la presqu’île n’était plus possible. Les troupes royalistes s’affaiblissaient d’ailleurs par la désertion des enrôlés, qui allait chaque jour en augmentant, et perdaient toute leur solidité par le fait — dont leurs officiers avaient saisi des preuves — d’intelligences pratiquées par les républicains parmi ceux qui restaient.

Tous les déserteurs qui se présentaient au camp républicain étaient, par l’ordre de Hoche, envoyés en arrière des lignes, à Vannes, d’où il ne leur permettait pas de sortir. « Il voulait les interroger et les utiliser loin des lignes des royalistes, à l’abri de leur espionnage. » Telle est, du moins, la raison qu’en présente un de ses historiens[1].

Le même historien explique que, si l’expédition fut différée, ce fut à cause de la persistance du temps clair et de la mer calme. Il paraît qu’en effet, le représentant Guezno étant arrivé à Sainte-Barbe après que

  1. M. Chassin, Hoche à Quiberon, p. 122.