Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/272

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garde, arrive alors avec sa brigade aux palissades, dont la colonne de Hoche, après une assez faible attaque, s’était précipitamment éloignée et se trouvait déjà très distante. L’entrée lui en est ouverte par Ménage. Il fait aussitôt pousser dans la presqu’île une reconnaissance, qui rencontre, en avant de Kerhostin, le reste du régiment d’Hervilly, commandé par son lieutenant-colonel, M. d’Attilly. La compagnie de grenadiers, à la suite du comte de Grammont, attaque bravement les républicains et se fait tuer. Les autres compagnies se tournent contre leurs officiers et les massacrent aux cris de Vive la République. Le marquis de Contades, à la tête de quelques centaines d’hommes, émigrés et chouans, accourt, parvient à se faire jour, pénètre dans le camp et attaque vivement à la baïonnette les assaillants. Mais le général Humbert, qui, par la plage de l’Est, vient de déboucher dans la presqu’île, rallie l’avant-garde de Valletaux et se jette sur les derrières de Contades, qui se dérobe difficilement, non sans avoir perdu beaucoup de monde. Le village de Kerhostin ne peut plus être défendu ; il tombe au pouvoir des républicains, avec le parc d’artillerie, de Portivy, dont M. de Rotalier, faute de chevaux, a pu seulement sauver quelques canons et caissons.

Pendant ce temps, Hoche, avec le centre, était en pleine retraite. Ce mouvement rétrograde n’est mentionné que d’une façon sommaire et presque évasive par la plupart des historiens, retenus, — dirait-on, — par la difficulté de l’expliquer[1].

  1. Le fait de la retraite ordonnée par Hoche est pourtant avoué par Moreau de Jonnès, p. 221, et par Rouget de Lisle, p. 77.