Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/275

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La division de Sombreuil, qui restait seule intacte, ne pouvait être d’un grand secours. Elle était cantonnée dans les villages du fond de la presqu’île, Saint-Julien, Kermorvan, Port-Haliguen et n’avait malheureusement reçu qu’une partie de ses munitions[1].

Les colonnes républicaines s’avancent en gardant leur ordre de marche. Humbert, avec l’aile gauche, suit les chemins assez difficiles qui bordent la côte orientale, où se trouvent les ports et les principaux villages. L’aile droite, toujours conduite par Valletaux, a l’ordre de longer la côte occidentale, pour balayer les détachements qu’elle rencontrera et surtout pour dépasser, s’il est possible la gauche des royalistes et occuper le moulin de Kerniscop, d’où l’on domine la presqu’île entière et les deux mers. Le centre est toujours en arrière.

Il n’y a plus que des engagements partiels. Partout où ils peuvent trouver un point d’appui ou le couvert de maisons et de murs, les royalistes s’embusquent et défendent le passage, plutôt pour retarder que pour arrêter la marche des républicains et pour gagner quelques heures, en vue de favoriser le sauvetage des blessés et de tout ce qui pourra être soustrait au désastre. Le mouvement des troupes républicaines, du reste, réglé par la marche du centre aux ordres du général en chef, ne paraissait se faire qu’avec une lenteur calculée : les écrivains du parti vaincu l’ont eux-

  1. Du moins on l’a affirmé, Puisaye le nie. Hoche aussi déclare que toutes les gibernes des morts et des prisonniers étaient pleines ; mais les raisons qu’il donne à l’appui de cette affirmation, sont sans aucune valeur. — V. append. n° 16.