Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gleterre avec nos princes, et surtout le secret et la destinée des affaires de Bretagne.

» M. le comte de Sombreuil était l’officier supérieur breveté par le roi d’Angleterre. Il avait la confiance des troupes, une réputation militaire, et commandait la meilleure division de l’armée. M. le comte de Puisaye alla le trouver, lui dit ses motifs, lui exposa les circonstances, l’invita à rallier les autres troupes à sa position ou à telle autre qu’il croirait meilleure et lui laissa le commandement. Il se rendit ensuite à bord de M. l’amiral Warren, qui se dépêcha d’envoyer des chaloupes pour emporter ce que la défense et la retraite de M. le comte de Sombreuil pourraient sauver. »


Quant à l’intérêt qui lui faisait un devoir de prendre lui-même soin de ses papiers, Michelet le constate dans des termes qui font supposer qu’il était mieux instruit qu’il n’a voulu le paraître.


« Pensant, — dit-il, — qu’en lui, en ses papiers, était tout le salut de la Bretagne royaliste, qu’il devait à tout prix se réserver, ne pas tomber vivant aux mains de ceux qui l’auraient fait parler, lui eussent arraché ses secrets, il sauva tout, ne perdit que l’honneur… »


Était-il juste qu’il perdît l’honneur ? Car enfin, à considérer les choses d’un œil impartial, on ne voit pas bien qu’il eût une autre conduite à tenir.

Au point où l’on en était, il ne s’agissait plus que de protéger une retraite, ce qu’il est certainement du devoir d’un général en chef d’assurer par des dispositions convenables, mais ce qu’il lui serait à peine per-