Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/293

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Sombreuil à bord de L’Allouette et de là à bord du commodore pour le prier de faire cesser le feu des frégates, parce que c’étoit à cette condition que les généraux républiquains consentiroient à une capitulation. Quelques officiers et soldats qui ne voulurent pas se fier à une promesse, profitèrent de ce moment pour se sauver à la nage…

» Sir John fit cesser le feu ; peu de moments après, il envoya à terre le lieutenant Cotton avec un billet que j’écrivis moi-même, et conçu à peu près dans ces termes : Le commodore demande quelles sont les conditions de la capitulation. M. Cotton rapporta bientôt la réponse verbale que le général républiquain et le représentant du peuple étant encore à Auray, les articles de la capitulation ne pouvoient être arrêtés que le lendemain et qu’on feroit sçavoir quand ils seroient rendus à Quiberon.

» On a sçu depuis que Hoche et Tallien étoient dans la presqu’île à l’instant même que l’on tenoit ce discours perfide.

» Dans l’après-midy du 22 (c’est-à-dire le lendemain, alors que les prisonniers étaient déjà rendus à Auray), sir John Warren, impatient de connoître le sort de tant de braves gens, envoya le capitaine Keats et le lieutenant Cotton en parlementaires au port Orange ; ils y furent fort mal reçus par un général républiquain[1] qui se fit longtemps attendre et qui leur dit fort insolemment et sans descendre de cheval qu’il n’y auroit point de capitulation et qu’on tire-

  1. C’était le général Lemoine. Il rendit compte à Hoche de cette entrevue par une lettre du 23 juillet.