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CHAPITRE XVIII

Emprisonnement des captifs à Auray. — État dressé par catégories pour faciliter les mesures de clémence. — Les dispositions favorables détruites par la crainte des soupçons. — Les projets d’amnistie confiés par Tallien à Rouget de Lisle. — L’intervention de Lanjuinais. — Revirement de Tallien ; son discours à la Convention. — Mesures de Blad pour attendre le décret d’amnistie promis par Tallien. — Première commission militaire se déclarant incompétente ; ses actes supprimés.

La première colonne des prisonniers arriva à Auray à onze heures du soir et fut enfermée dans l’église du Saint-Esprit ; la seconde eut pour prison l’église des Cordeliers. Sombreuil et quelques autres officiers royalistes furent logés dans des maisons particulières.

L’intendance, prise au dépourvu, manquait d’approvisionnements pour nourrir cette multitude ; on les laissa trente-six heures sans distribution de vivres ; et ensuite, à défaut de pain qui était rare, on leur donna des rations de farine de millet et de sarrasin. Mais la charité publique leur vint en aide ; et là encore, les officiers et les soldats républicains s’unirent