répandait publiquement à Auray et à Vannes, le bruit :
« que les émigrés et leurs complices ne seraient pas punis ; que par d’insidieux propos, qu’on tient ouvertement, et qu’on s’efforce même de faire attribuer à quelques militaires, dont on voudrait par là flétrir la gloire, en atténuant leur amour pour la patrie et leur attachement au gouvernement républicain, on cherche à apitoyer les citoyens sur le sort de leurs plus cruels ennemis…
» Tous les patriotes réclament la plus prompte exécution de la loi. »
C’était cette fois une mise en demeure bien caractérisée.
Mais il paraît que cela ne parut pas suffisant, car, dans la même séance, à la suite sans doute de pourparlers auxquels font manifestement allusion quelques mots d’une lettre adressée à Blad, le Directoire se décide à prendre l’arrêté qu’il voyait le représentant hésiter à prendre lui-même.
« Vu un écrit remis au Directoire et souscrit individuellement par plusieurs citoyens de Vannes, lesquels dénoncent les mêmes faits[1].
» Considérant que les faits ci-dessus dénoncés sont de la plus haute importance et de nature à exciter toute la sollicitude de l’administration ;
- ↑ Il est regrettable que l’écrit en question, qui doit être joint au procès-verbal ne soit pas publié. Il serait bien étonnant que les faits dénoncés ne fussent pas relatifs à l’arrêt d’incompétence de la 1re commission.