Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/319

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vains dont elle gêne la thèse, s’en tirent par des explications du genre de celle-ci :


« Sombreuil, dans la conversation, seul à seul, après la reddition[1] n’eut évidemment pas de peine à toucher le jeune héros républicain par l’offre chevaleresque, mais inacceptable, de sa vie pour celle de ses compagnons, et il prit pour « promesse » à utiliser, le désir cordialement exprimé de sauver le plus grand nombre possible des vaincus[2]. »


On voit comme c’est simple : Sombreuil, qui n’a jamais passé pour un imbécile, a pris pour « promesse à utiliser » (le mot est charmant), quelques propos obligeamment évasifs. Et voilà comment il a cru à une capitulation, tous ses compagnons y ont cru, les troupes républicaines y ont cru, la population y a cru, et les juges militaires eux-mêmes ont été impressionnés par cette croyance, au point de se récuser ! Il reste — si l’on ne veut pas tenir les représentants du peuple, membres du Comité de salut public, pour convaincus d’un impudent et criminel mensonge — à arranger cela avec leur déclaration solennelle : «

  1. La signification de ces mots : « après la reddition », glissés en passant, se laisse assez deviner. Mais alors il faudrait récuser tous les témoignages précis d’après lesquels une conférence entre les deux chefs précéda la reddition ; et puis il faudrait encore admettre que les propos pris par Sombreuil, pour promesse à utiliser, étaient échangés, alors qu’il ne pouvait plus être question, ni de conditions, ni de promesses.
  2. M. Chassin — Hoche à Quiberon.