Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/334

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« Citoyen général, j’aime bien la République : je déteste les ex-nobles et les Chouans ; je les combattrai jusqu’à la mort ; mais sur le champ de bataille, j’ai voulu les épargner. J’ai prononcé avec tous mes camarades, les mots de capitulation honorable. La République ne croit pas devoir reconnaître le vœu de ses soldats. Je ne puis juger ceux que j’ai absous le sabre à la main. »


M. de Closmadeuc qualifie cette lettre d’« emphatique », quoiqu’elle soit un modèle de simplicité à côté de la plupart de celles qui émanent des militaires républicains de cette époque, et notamment de quelques-unes de celles de Hoche : ceci n’est qu’une opinion sans importance. Mais il considère la lettre comme « apocryphe » et traite de « roman » le fait auquel elle se rapporte.


« L’abbé Le Garrec, — dit-il, — nous assure que la lettre a été conservée ; comme il oublie de nous dire où, ceux qui liront son livre pourront se figurer que la pièce est, comme il l’a écrit pour la scène des braves grenadiers, déposée aux archives du ministère, ce qui n’est pas. »


« Ce qui n’est pas » est un bien gros mot, ou du moins une affirmation un peu hasardée ; car il existe aux archives de la Guerre des dossiers qu’il n’est pas permis de consulter, et M. de Closmadeuc peut tenir pour certain ce renseignement, fondé sur des confidences, indiscrètes peut-être, mais très sûres, qu’il en existe un notamment, dont la publication modifie-