Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/358

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conque, républicaine ou monarchique, française ou antifrançaise, qui ferait de lui un chef de gouvernement[1], — poussait alors activement sa candidature au commandement des forces royalistes et à la royauté[2]. Vauban était l’ami de Puisaye, et dans ses Mémoires, affecte le souci de rester fidèle à cette amitié[3]. On ne voit donc pas pourquoi il aurait attribué gratuitement à celui-ci des velléités orléanistes, à moins que ce ne fût parce que, lorsque lui-même écrivait, Puisaye ayant pris le parti de dissimuler la part qu’il avait prise à la défense des droits de Louis XVII, c’était un service à lui rendre que d’user d’une sorte de transposition pour donner de sa conduite une explication qui ne fût pas de nature à contrarier l’effet auprès des princes, de son nouveau système.

Ce qu’il faut retenir, c’est que, pour une cause ou pour une autre, il y eut impossibilité d’entente entre les princes et Puisaye.

En Vendée, la même impossibilité se manifesta.

  1. Quelques mois après, le duc d’Orléans s’offrait au Directoire pour prendre la présidence de la République « aux conditions que l’on voudrait », en épousant Mme Royale (v. Mém. de Napoléon). Ensuite il chercha à se faire donner le gouvernement des Sept-Îles, puis à se faufiler, comme roi constitutionnel, en Espagne.
  2. Mém. de Vauban. C’est à ce moment que Charette, tâté également sur ce projet, répondit à Dumouriez : « Dites au fils d’Égalité d’aller se faire f… »
  3. Ce qu’il y a de curieux, c’est que Puisaye se plaint des Mém. de Vauban (sans lui en attribuer la responsabilité) comme écrits contre lui. Or, la lecture des Mém. de Vauban donne certes une impression plus favorable à Puisaye que celle des Mém. de Puisaye lui-même.