Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/367

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Après douze jours employés à ces intrigues et à ce simulacre de préparatifs belliqueux en face des côtes de Bretagne, le comte d’Artois s’en alla jouer le même jeu devant les côtes de Vendée.

On annonça le projet d’un débarquement à Noirmoutier, « et si les tentatives que l’on devait faire ne réussissaient pas, on irait à l’île d’Yeu. C’était déjà une faute, dit Crétineau-Joly, et les Anglais qui, mieux que le prince, connaissaient la côte, le savaient parfaitement ».

Ici, comme pour l’échec de Quiberon, il a été convenu que l’on ferait retomber toutes les responsabilités sur le gouvernement anglais[1]. Comme il fallait

    d’abord, pour commander ensuite ; il reçoit un accueil plus que sévère… Mercier est chargé, au nom du Conseil, d’aller annoncer à Puisaye l’exclusion dont il est l’objet, de l’arrêter s’il résiste, et même quelques contemporains ajoutent qu’ordre secret fut intimé à la Vendée (Mercier) de le faire fusiller s’il ne sortait à l’instant même des cantonnements… Mercier force Puisaye à lui remettre son épée ; il lui notifie l’arrêté du Conseil du Morbihan, il lui enjoint de se retirer et de ne plus se montrer au quartier général… Puisaye se soumet d’abord ; mais tandis que les Bretons qui cernent la métairie réclament sa tête à grands cris, Puisaye, impassible et résolu, développe au jeune officier ses plans de Quiberon, qui, tous, ont été contrecarrés. Son éloquence naturelle et sa position difficile arrachent des larmes à Mercier. « Fuyez ! s’écrie ce dernier, laissez le Morbihan, et je me charge d’apaiser la fureur de vos ennemis. » (La Vendée militaire, Crétineau-Joly et R. P. Drochon, t. III, p. 470.)

  1. On voit cependant que Charette, si constamment ombrageux à l’égard de toute intervention anglaise, mettait, en ce moment, sa principale confiance dans ce gouvernement. Il avait, après sa prise d’armes de la fin de juin, adressé au roi d’Angleterre, une demande de secours, dont les termes prennent, en raison de la date et des circonstances, une signification singulière. On y lit cette phrase : « Nous nous présentons devant Votre Majesté et nous la sollicitons de joindre ses armées aux nôtres et