ordres les plus positifs pour solliciter et demander l’ordre de son retour ; que M. le duc d’Harcourt avait été consterné et fort embarrassé de cette extraordinaire négociation, et n’avait éprouvé que des refus de la part du gouvernement anglais qui, ayant fait des frais immenses pour cette expédition, s’était impérieusement refusé à expédier cet ordre ; que toutes les sollicitations de M. le duc d’Harcourt ayant été vaines, Monsieur avait pris le parti de solliciter lui-même cet ordre, en écrivant directement à cet effet au gouvernement, qui s’y était encore refusé ; que pendant le temps que Son Altesse Royale tâchait de gagner, en tâtonnant le long de la côte, elle avait encore écrit pour demander l’ordre de son retour ; qu’enfin les ministres mettant de la lenteur à l’expédier, ils avaient inopinément appris l’arrivée du Jason, mouillé dans la rade de Portsmouth, ayant à bord Son Altesse Royale ; qu’alors, dans les premiers moments de son indignation, M. le lord Grenville avait envoyé chercher MM. les ambassadeurs comtes de Voronzow, de Starenberg, et marquis Spinola, et leur avait dit : Messieurs, vous savez ce que le gouvernement anglais ne cesse de faire pour les pays royalistes ; comme vous le savez aussi, Son Altesse Royale, Monsieur, a désiré y aller ; nous avons fait une expédition digne de porter sa personne. Vous n’avez pas ignoré que, du moment qu’il a eu quitté les côtes d’Angleterre, M. le duc d’Harcourt, au nom de Monsieur, a demandé et sollicité l’ordre de son retour ; nous nous y sommes refusés, regardant contre les intérêts et la dignité de Son Altesse Royale, de la rappeler, ce qui, d’ailleurs, était contre les opinions du ministère. Alors, ajouta M. le lord Grenville,
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