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N° 5

Extrait de lettres d’un bourgeois nantais.
(Publiées par la Revue rétrospective, 16 mars 1903.)

« 21 frimaire (11 déc. 1794).

» Tout se dispose à nous faire espérer, sous peu, le retour de la paix dans notre pays ; la sœur de Charette, qui était détenue icy, est partie avant-hier dans une voiture à quatre chevaux, pour se rendre auprès de lui, à Segré, huit lieues d’icy. Elle luy porte la proclamation et le décret de la Convention pour l’amnistie, et on espère qu’elle fera un bon effet auprès de son frère et que, sous peu de jours, on verra des colonnes de brigands venir se rendre et apporter icy leurs armes. La sœur de Charette est accompagnée dans son voyage, par la veuve Gasnier, l’Amériquaine, et par deux particuliers d’icy, les citoyens Bureau et Geslin fils. On les attend ce jour, de retour ; on espère tout de la réussite de ce voyage, et que tout notre pays va rentrer dans l’ordre…

» … La voiture est revenue ce matin, vuide ; elle n’a pu passer au pont Jame, à 5 heures d’icy, qui est rompu et ceux qui étaient dedans sont restés à Boué, près le pont Jame, où ils attendent Charette. On dit qu’ils ont été bien reçus des autres chefs qu’ils ont trouvés… »