Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/401

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s’ils tendent à consolider le gouvernement républicain actuel. Moi seul aurai connaissance de ce que vous voudrez bien me faire parvenir.


» Pour copie conforme,
» Signé : Hoche. »

Le projet dont Frotté voulait entretenir Hoche, consistait, — cela résulte de toute la correspondance de Frotté à cette époque, — à offrir à Hoche le titre de maréchal de France, pour se faire le principal fauteur d’un mouvement tendant à la restauration monarchique. Il ne paraît pas douteux que Hoche ait su, ou deviné en gros, de quoi il s’agissait, et il semble bien que sa réponse indiquait quelques dispositions à entrer en pourparlers. C’est ainsi, du reste, que Frotté n’hésita pas à l’interpréter.

M. de La Sicotière, qui a publié ces deux documents, exprime l’opinion que Frotté « s’exagérait peut-être la portée de cette lettre en y voyant une sorte d’acquiescement à ses vues » ; mais il est évident que les panégyristes républicains de Hoche l’ont interprétée comme Frotté lui-même, car ils ont usé de réticence au sujet de ces documents. Ni Savary, ni Rousselin ne citent ces deux lettres intéressantes ; Rousselin donne seulement la lettre faisant part au Directoire de cet incident ; laquelle, détachée des deux autres, prend une signification très différente ; Savary, plus prudent encore, en donne seulement une analyse. C’est ainsi qu’on s’efforce de sauver la légende de Hoche républicain.