Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/407

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Vendéens, à la fête des Rois. La République était forcée de conclure la paix ; elle crut devoir laisser sciemment tromper ses ennemis. Je refusai d’assister aux conférences de La Jaunaye et à celle de La Mabilais, par le motif que c’était petitement agir envers des hommes égarés sans doute, mais qui avaient de la loyauté et de l’honneur. En ce temps-là, Charette eut demandé l’abolition de la République, qu’en serrant un peu le bouton, il aurait obtenu l’objet de sa demande. L’article concernant Louis XVII et sa remise aux envoyés de Charette a existé séparément. Le traité en huit articles qui promet le rétablissement de la Monarchie est vrai dans tous ses points. On l’a nié depuis ; mais je sais que Cambacérès l’a donné en original à Bonaparte et je n’ai pas été surpris de le trouver dans les Mémoires de ce dernier. J’en ai moi-même une copie que j’ai faite à Nantes et que, deux mois après, Hoche, à son quartier général de Rennes, n’a jamais voulu croire. Le Comité de salut public et la Convention n’auraient jamais sans doute ratifié de pareils engagements. Mieux valait alors suivre mon idée et ne pas les prendre : car qui sait si on n’a pas été obligé de sortir par un crime de cette fâcheuse situation. »


Cité par Crétineau-Joly et R. P. Drochon, La Vendée militaire, t. 2, p. 339.