Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/416

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Copie de la traduction de la lettre du commodore Ellison au commandant en chef de Belle-Isle.

« À bord de l’Étendard, en rade de Belle-Isle,
le 26 juin 1795,

   » Monsieur,


» Vous ne devez pas être surpris de mon arrivée dans cette rade avec une escadre de Sa Majesté Britannique, si vous êtes informé, comme je n’en doute pas, de l’importante victoire obtenue, le 23 de ce mois, par notre flotte sur celle de la Convention française, et des secours puissants que mon roi a fournis à l’armée royale de Bretagne. Envoyé ici pour intercepter tout communication entre l’isle où vous commandez et le continent et pour vous offrir la protection de Sa Majesté Britannique, j’espère être assez heureux pour rendre aux habitants de Belle-Isle, la tranquillité qu’ils doivent désirer et leur fournir les moyens de subsistance dont ils ont besoin. Je ne veux pas vous sommer de vous rendre aux armes victorieuses de l’Angleterre, je viens vous proposer de reconnaître votre roi Louis XVII, vous offrir l’alliance et la protection de la Grande-Bretagne, et vous engager à mettre au moins dans l’isle où vous commandez, un terme aux calamités affreuses qui dévorent votre patrie. L’épuisement des ressources de la Convention, suite naturelle de l’abus qu’elle en a fait, le soulèvement des royalistes dans toutes les parties du royaume, et particulièrement en Bretagne, contre le pouvoir oppressif et usurpé de la Convention ; l’armée, uniquement