Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/421

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nant, M. Buller, vous a remise le 21 juin, aurait dû vous déterminer, dans votre propre intérêt, en faveur de votre souverain, et aussi vous faire accepter la protection et le secours de mon Roi, j’ai tardé jusqu’ici à mettre à exécution les ordres rigoureux que j’ai reçus concernant le blocus de Belle-Isle. Aussi ai-je permis, par pure bonté pour les habitants, qu’ils reçoivent leurs provisions et qu’ils continuent la pêche qui est leur principale ressource. Mais votre manque de considération envers moi m’oblige de changer entièrement ma manière d’agir avec vous. Je vous répète encore une fois que mon Roi et le vôtre attendent votre soumission avec patience, et ils espèrent que vous voudrez bien renoncer aux principes qui ont amené tant de malheurs sur la France et qui ont troublé, agité l’Europe depuis trop longtemps. De plus, les explications et les raisons de ma dernière lettre, les sentiments d’un loyal Français et les événements de ces derniers jours devraient vous décider.

» Monsieur, le frère de Louis XVI, héritier au trône, a ressaisi le sceptre que les factions avaient brisé. Il a été légalement reconnu comme roi de France sous le titre de Louis XVIII, par l’Angleterre et par toutes les autres puissances coalisées contre votre malheureux pays ou plutôt contre ceux qui l’ont désolé pendant cinq ans. Le général Charette a déjà repris les armes et il a obtenu quelques succès importants ; les royalistes de la Bretagne, à qui nous avons donné des armes, menacent d’une destruction entière les quelques troupes républicaines qui peuvent leur être opposées dans cette province. Un débarquement a été effectué près de Brican. La Normandie, en prenant les armes,