Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/422

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exprime le désir de presque toute la nation, de retrouver son Roi. Nous sommes déjà en possession de l’importante presqu’île de Quiberon, dont la garnison, qui s’est livrée de sa propre volonté, a reçu de ses adversaires un accueil inespéré ; aussi la plupart se sont enrôlés avec les royalistes. De tels événements devraient vous décider, si même ils ne vous engageaient pas à les prévenir. La destruction de la marine française, l’augmentation de notre flotte depuis sa victoire et les grands renforts de troupes qu’on attend pour augmenter celles qui viennent d’arriver, l’impossibilité de tout secours par mer, tout cela doit vous porter à la considération sérieuse des malheurs qu’une longue résistance pourra amener dans votre pays et dont vous serez, Messieurs, responsables aux généraux royalistes de l’armée anglaise aussi bien qu’à la municipalité, si vous nous obligez à vous réduire. Le roi vous envoie, dans ma lettre, quelques copies du « manifeste » du général en chef des royalistes, ce qui devrait vous convaincre de la loyauté de ses desseins et combien il désire concilier tous les intérêts. Adressez-vous aux commissaires royalistes que j’aie à bord (en cas de soumission) ; ils vous confirmeront toutes les promesses de cette déclaration. D’abord nous sommes autorisés :

» 1° À ne rien changer à l’égard des grades et de la solde des officiers et soldats de votre garnison qui voudraient bien s’unir à l’armée royaliste ;

» 2° À faciliter les moyens de vivre en pays étranger à ceux qui redoutent les vengeances (ce que les royalistes n’approuvent pas) et qui seraient exposés, dans leur propre pays, à une inquiétude continuelle ;