Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/54

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avait fourni de nombreuses et excellentes recrues pour augmenter la force et la solidité des bandes qui représentaient alors les éléments rudimentaires de la Chouannerie, et des officiers exercés pour les discipliner et les conduire.

Sur ces entrefaites, il avait pris pour lui les dépêches adressées « au commandant des armées catholiques royales » et destinées à Henri de La Rochejaquelein, et y avait trouvé sur les dispositions du gouvernement anglais, des indications qu’il s’était aussitôt promis de mettre à profit.

Puisaye, après avoir mis la dernière main à l’organisation de son armée de Bretagne et en avoir complété les cadres à six divisions, en avait laissé le commandement provisoire à un homme dont le caractère et le rôle sont restés mal définis, un nommé Desotteux, fils d’un ancien médecin militaire, qui avait débuté dans le monde en prenant, du nom d’une terre appartenant à sa femme, le titre de baron de Cormatin, puis, les circonstances changeant, avait cherché sa voie dans le mouvement révolutionnaire et avait figuré parmi les vainqueurs de la Bastille, ce qui ne l’avait pas empêché de devenir, peu après, chevalier de Saint-Louis et adjudant général dans l’état-major de Bouillé. Sur une recommandation, pourtant un peu douteuse, de celui-ci, Puisaye en avait fait son major général. Puis il s’était embarqué à Saint-Malo, et sans s’arrêter à Jersey, centre d’un nombreux rassemblement d’émigrés, il s’était rendu à Londres. Il avait été aussitôt mis en rapport avec les ministres anglais : son introducteur était un tout jeune homme, Prigent, ancien marchand ambulant, vendeur de