Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/61

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et de tous les points intermédiaires. Là, les royalistes qui s’associaient à ce mouvement, se réunissaient et combinaient leurs opérations avec Charette, Stofflet, Scépeaux, Boisguy, Frotté et les chouans du Maine. Dans le même moment, le prince de Condé, à la tête de son armée, tentait une diversion en Franche-Comté, Monsieur arrivait sur l’escadre de lord Moira, et la Révolution était finie. Tel était le plan du comte de Puisaye[1]. »


  1. La Vendée militaire, t. 3, p. 312. — Crétineau-Joly est certainement, après Beauchamp, un des historiens qui furent le mieux documentés sur les affaires de la guerre de l’Ouest. S’il était gêné pour dire sur certains points la vérité tout entière (et cela se sent), on peut d’autant plus s’en rapporter à lui quand il fournit des détails que les raisons de sa discrétion eussent pu le porter à taire. Il faut donc admettre comme impossible à nier, le fait de l’entente de Puisaye avec la Vendée et avec l’armée de Condé.

    En ce qui concerne l’armée de Condé, on trouve de nombreux témoignages établissant qu’en effet, à cette époque, elle était dirigée dans un sens contraire aux vues du comte de Provence. Quelques lignes extraites d’une notice sur la vie politique de Louis XVIII, sont intéressantes à citer : « Louis XVIII annonçait les événements qu’on vient de voir (le désastre de Quiberon) au prince de Condé, moins pour ces événements eux-mêmes que pour faire connaître à ce prince et à son armée qu’il était compté pour quelque chose par les émigrés de Londres et par l’Angleterre. Plus ses sujets méconnaissaient son autorité, plus il s’efforçait, et cela était naturel, de s’en prévaloir et profitait des moindres occasions… C’était à son insu et sans son concours que le prince de Condé venait de tenter, lui-même, à l’époque dont nous parlons, un projet d’invasion dans l’Est… L’Angleterre favorisait les projets de l’armée de Condé, comme elle s’était prêtée à ceux du comte de Puisaye… — Charette mort, on verra Louis XVIII se retourner vers Pichegru, cet autre restaurateur de la monarchie légitime. Mais il avait ignoré ses démarches ; les émigrés de l’Est entendaient, eux aussi, avoir tout l’honneur de la contre-révolution et en régler les clauses avec lui… » (Manuscrit inédit de Louis XVIII, précédé d’un examen de sa vie politique par Martin Doisy —