Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/70

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un de ceux qui furent poussés le plus rapidement pour en remplir les vides. Adjudant au commencement de 92, il était déjà capitaine le Ier septembre de la même année. Après le siège de Namur, où il s’était distingué, le général Le Veneur se l’attacha comme aide de camp.

Le lieutenant général Le Veneur avait suivi La Fayette dans sa fuite et devait à Dumouriez d’avoir été rétabli dans son grade[1]. Quand Dumouriez eut, à son tour, accompli sa défection (avril 93), Le Veneur se trouva compromis. Pour prévenir l’effet des soupçons, il s’était hâté d’envoyer à Paris son aide de camp, chargé de rendre compte des faits et d’expliquer sa conduite. Hoche se comporta dans cette mission, en politique de haut vol. Il obtint la confiance de Danton, qui le fit nommer adjudant général, chef de bataillon (15 mai 93). Il eut même l’habileté de gagner les bonnes grâces de Marat et lui fit accepter un article de critique sur la conduite des opérations dans la campagne de Belgique. Ce n’est pas, bien certainement, qu’il y ait eu jamais sympathie ou communauté de vues entre ces deux hommes si dissemblables. L’Ami du peuple était une puissance, et quiconque voulait parvenir, ou seulement se sauver, recherchait sa protection. Cette protection paraît n’avoir pas été inutile à Hoche. Elle ne l’empêcha pas, il est vrai, d’être arrêté et mis en jugement, lorsque des poursuites furent exercées contre Le Veneur, mais elle servit peut-être à procurer son acquittement.

  1. Mém. de Dumouriez, t. II, p. 196.