Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/80

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Pendant qu’au nord de la Loire, le commandement est donné à l’ami des reines du monde royaliste, le commandement sur la rive gauche est confié à l’ex-marquis de Canclaux, l’ami personnel de plusieurs des chefs insurgés.

Voilà pour les emplois militaires.

Pour les missions civiles auprès des armées, pour les négociations avec les chefs de l’Ouest, c’est à des royalistes notoires que les pouvoirs sont remis[1].

Car, à ce moment, les Comités ont décidé d’entrer en négociations.

La façon dont les négociations sont entamées, conduites et conclues mérite attention ; il en résulte la preuve :

Que l’idée d’une restauration monarchique dominait, en somme, dans les sphères gouvernementales ;

Mais, en même temps, que cette restauration n’était pas comprise de la même manière par tous les hommes au pouvoir et qu’un certain nombre d’entre eux cherchaient à diriger ce mouvement dans un sens favorable à l’usurpation de M. de Provence.

Enfin, que chez les insurgés de l’Ouest, les deux courants indiqués continuaient à se mouvoir, sans se confondre, tendant généralement, il est vrai, au

  1. « Quelques membres de la Convention nationale, choisis parmi ceux qui n’avaient pas voté la mort du Roi, furent chargés d’entamer des négociations avec les principaux chefs des armées catholiques et royales. » (F. Hue, Dernières années du règne de Louis XVI, p. 557.) Le panégyriste républicain de Hoche, Rousselin, constate le même fait en termes plus énergiques : « On avait, dit-il, choisi des hommes taxés d’incivisme. » (Vie de L. Hoche, t. I, p. 214.)