Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/97

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Ce qui est bien certain, c’est qu’on lui avait fait connaître quelques-unes des promesses par lesquelles on avait amorcé Charette.

Le manifeste qu’il avait cru devoir publier avant de partir, ne permet aucun doute sur ce point. On y lit ces lignes remarquables :


« … Convaincus que les Français, d’après leur caractère physique et moral, ne pourront jamais être heureux que sous le gouvernement d’une monarchie, … souscrivent à tout ce que fera le général Charette pour établir l’union, la paix et la concorde entre tous les Français. Il suffira seulement que l’on promette, avec garantie de les remplir par la suite, ceux des articles dont on ne pourrait, pour le moment, obtenir l’exécution[1]… »


Ce langage indique clairement que plusieurs des questions à traiter étaient, à l’avance, considérées comme devant faire l’objet de clauses secrètes.

Il était bien difficile, il était même impossible, qu’il en fut autrement.

Les divergences entre le programme public de la Convention et celui des armées catholiques et royales étaient trop profondes pour qu’il fut raisonnable de

  1. Ainsi Cormatin, qui voulait traiter, annonçait publiquement les clauses secrètes promises. — Un autre chef royaliste, Beauvais, qui, lui, ne voulait pas traiter, les annonçait avec plus de précision encore, il écrivait, le 18 avril 1795, au Conseil général royaliste : « … que le Roi, s’il n’est rétabli que par la Convention seule, ne sera jamais qu’un fantôme de Roi… » (Cité par Puisaye, Mémoires, t. 4, p. 496.)