Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/106

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interroger les autres jusqu’à la fin de sa vie, on ne pourrait les atteindre, les comprendre. Mais si l’on renonce à ses lumières, si l’on se dépouille de son corps, alors on les comprendra, c’est-à-dire on comprendra le Tao dont elles sont les attributs.


(3) Ho-chang-kong : Ces trois choses, c’est-à-dire cette incolorité (je suis obligé de former un substantif de l’adjectif incolore), cette aphonie (je veux dire la qualité de ce qui n’a pas de son), cette incorporéité, ne peuvent être exprimées par la bouche, ni transmises par l’écriture.

B : On ne peut les scruter à l’aide de la parole ni les distinguer l’une de l’autre. E : Ces trois mots (adjectifs) i, hi, weï 夷希微 expriment pareillement l’idée de ce qui est vide et immatériel. En effet, ce qui est invisible ne diffère pas de ce qui est imperceptible à l’ouïe et au toucher. C’est pourquoi ces trois qualités ne peuvent se séparer ni se distinguer l’une de l’autre. On les confond et on les réunit en une seule qualité (qui est le vide, l’incorporéité), puisque, comme on l’a vu plus haut, elles donnent séparément et ensemble l’idée de ce qui est vide et immatériel.

Youen-tse : Ces trois qualités ne forment au fond qu’une seule et même chose (par leur réunion, elles montrent l’immatérialité du Tao). Ce sont les hommes qui emploient forcément ces noms, pour dire que le Tao échappe aux organes de la vue, de l’ouïe et du toucher, à l’aide desquels ils veulent le chercher.


(4) Li-yo : Toutes les choses matérielles sont éclairées en haut et obscures en bas. Mais le Tao n’a ni partie haute ni partie basse ; par conséquent (E) il n’est ni plus éclairé en haut ni plus obscur en bas.


(5) Fo-koueï-tseu : L’expression ching-ching 繩繩 veut dire « non interrompu, qui n’éprouve pas de cessation, d’interruption. »


(6) A : On ne peut le désigner ni par la couleur, ni par le son,