Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/197

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L’urbanité n’est que l’écorce de la droiture et de la sincérité ; c’est la source du désordre.

Le faux savoir (12) n’est que la fleur du Tao et le principe de l’ignorance.

C’est pourquoi un grand homme (13) s’attache au solide et laisse le superficiel.

Il estime le fruit et laisse la fleur. C’est pourquoi il rejette l’une et adopte l’autre.


NOTES.


(1) Le sens que j’ai donné aux mots chang-te 上徳 littéralement, « haute vertu, » est celui de la plupart des interprètes. H croit qu’ils désignent les saints hommes de la haute antiquité.


(2) E : Pou-tseu-te 不自徳, c’est-à-dire : « Ils ne se regardent pas comme vertueux. » A explique pou-te 不徳 par « ils ne laissent pas paraître leur vertu. »


(3) H rend les mots pou-tchi 不失, littéral. « ne pas perdre, » par « ne pas oublier. » D’autres interprètes ont donné à ces deux mots leur sens accoutumé. E : Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est de ne point perdre leur vertu. Sou-tseu-yeou : Les hommes d’un mérite inférieur savent que la vertu est honorée. Ils s’efforcent de l’acquérir et ne la perdent pas.


(4) Wou-wei-eul-wou-i-wei 無為而無以為, c’est-à-dire (B), wou-yeou-sin-iu-te 無有心於徳 « Ils ne songent point à pratiquer la vertu, ils la pratiquent naturellement. »

H : Ce qui fait que les hommes d’une vertu supérieure ont de la vertu, c’est que leur vertu émane du non-agir (c’est-à-dire qu’ils la