Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/273

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C’est pourquoi le Saint est juste (8) et ne blesse pas (le peuple).

Il est désintéressé et ne lui fait pas de tort.

Il est droit (9) et ne le redresse pas.

Il est éclairé (10) et ne l’éblouit pas.


NOTES.


(1) A : Lorsque l’administration est large, libérale et indulgente, lorsqu’elle néglige d’entrer dans des détails minutieux, de rechercher les plus légères fautes pour tourmenter le peuple.


(2) G explique l’expression chun-chun 醇醇 par fou , « (le peuple) devient riche ; » A la rend par fon-heou 富厚, même sens. D’autres interprètes lui donnent le sens ordinaire de « fidèle, honnête, et, par conséquent (B), « facile à gouverner » ; mais ils font disparaître l’opposition qui doit exister entre cette phrase et celle qui suit.


(3) B, C : Lorsque l’administration devient minutieuse et tracassière, lorsqu’elle fait exécuter les lois dans toute leur rigueur, le peuple, gêné par une multitude de règlements, ne peut gagner tranquillement sa vie, et se voit hors d’état d’échapper au besoin et à la mort.


(4) B : En général, lorsqu’un homme est tombé dans quelque calamité, s’il peut se repentir de ses fautes, s’examiner sévèrement, être sans cesse sur ses gardes, il change son malheur en bonheur.

Lorsqu’au contraire un homme est au comble de ses vœux, s’il s’enorgueillit et s’abandonne à ses passions sans songer à revenir au bien, une foule de malheurs vient fondre sur lui.