Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/274

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(5) G : Le mot ki veut dire tchong , « fin. » E : Au commencement, quelques-uns semblent être malheureux ; qui peut prévoir s’ils ne finiront pas par être heureux ? D’autres semblent être heureux au commencement ; qui sait s’ils ne finiront pas par être malheureux ?

Liu-kie-fou : Qui peut en prévoir la fin, de manière à éviter l’un (le malheur) et à arriver à l’autre (au bonheur) ?


(6) A : Les inférieurs imiteront son exemple.


(7) B : Ce n’est pas d’hier que les hommes sont aveuglés et ont abandonné la droiture. Cet aveuglement vient d’une manière insensible ; leur malheur est de ne pas s’en apercevoir. C’est pourquoi le Saint prend garde aux choses les plus légères ; il craint toujours que le peuple ne se perde. A rapporte aux princes ce que B et les. autres commentateurs appliquent aux hommes en général. Suivant lui, il faut traduire : « Il y a bien longtemps que les rois sont plongés dans l’aveuglement ! »


(8) B : Les hommes injustes ou cupides deviennent justes et désintéressés par la seule influence de son exemple et sans qu’il ait besoin de les punir.

E : Lorsque le Saint gouverne, quoiqu’il soit extrêmement juste et éclairé, il conserve une généreuse indulgence pour tous les hommes. S’il en était autrement, il montrerait une sévérité excessive et tomberait dans les excès où conduit l’abus des lumières, c’est-à-dire, l’abus d’une pénétration qui ne s’exerce qu’à trouver des fautes dans les autres.


(9) A rend le mot sse par chin , « étendre, » c’est-à-dire, « redresser. »


(10) A : Quoique le Saint soit très-éclairé, il concentre (B) ses lumières en lui-même et aime à paraître ignorant comme les hommes vulgaires.