Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/36

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tchong-fa-sse[1] ; du temps des trois derniers Hoang, il eut le nom de Kin-kiue-ti-hiun (le Prince de la porte d’or) ; du temps de l’empereur Fo-hi, on l’appelait Yo-hoa-tseu (le Fils de la fleur Yo) ; du temps de Chin-nong, Khieou-ling-Lao-tseu (Lao-tseu neuf fois divin) ; du temps de Tcho-yong, Kouang-cheou-tseu (le Docteur doué d’une grande longévité) ; du temps de l’empereur Hoang-ti, Kouang-tching-tseu ; du temps de l’empereur Tchouen-yo, Tchi-tsing-tseu ; du temps de l’empereur Ti-ho, Lo-thou-tseu ; du temps de l’empereur Yao, Wou-tch’ing-tseu ; du temps de Chun, Yu-cheou-tseu ; du temps de Yu, de la dynastie de Hia, Tching-hing-tseu ; du temps de Tch’ing-thang, de la dynastie de Yn, Si-tse-tseu ; du temps de l’empereur Wen-wang, Wen-i-sien-sing. Suivant un auteur, il était gardien des archives. D’autres rapportent qu’il exista, dans le royaume de Youeï, sous le nom de Fan-li ; dans celui de Thsi, sous le nom de Tchi-i-tseu ; dans celui de Wou, sous le nom de Thao-tchou-kong. Ces faits ont été recueillis dans différents livres ; mais, comme ils ne sont point confirmés par les textes authentiques qui traitent des esprits et des immortels, on ne ne peut les regarder comme avérés.

Si Lao-tseu eût été un pur esprit du ciel, ajoute Ko-hong, il était naturel qu’il parût dans chaque siècle, qu’il descendît d’un rang honorable pour entrer dans une humble condition, qu’il quittât la paix et la quiétude pour se soumettre à la fatigue, qu’il renonçât à la pureté pour s’exposer aux souillures du monde, qu’il laissât une magistrature céleste pour accepter des fonctions humaines.

La science du Tao découle de l’existence du ciel et de la terre ; les saints qui possèdent le Tao n’ont fait défaut à aucune époque. C’est pourquoi, depuis Fo-hi jusqu’aux trois familles impériales, on a vu, de siècle en siècle, des sages qui se sont illustrés par la science du Tao. Qu’est-il besoin que tous ces personnages soient le même Lao-tseu ? Tous ces récits ont été inventés par des disciples ignorants, épris

    -king de Gaubil, pag. lix à lxii.) Les trois derniers Hoang sont, suivaut l’ouvrage intitulé Siao-hio-kan-tchou : Fo-hi, Chin-nong et Hoang-ti, ou Fo-hi, Niu-wa et Chin-nong. ou Fo-hi, Chin-nong et Tcho-yong, ou Soui-jin, Fo-hi et Chin-nong, etc.

  1. Le mot Fa-sse veut dire docteur de la loi.