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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/121

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SAINT OLAF. 105

soignée avec aussi peu de science et d’intelligence, Les bébés parisiens passent tous les après-midi aux Champs-Elysées ou au Jardin des Tuileries. Là, ils sucent des sucreries malsaines et écoutent les grossièretés encore plus malsaines qu’on permet aux Guignols de leur servir. Ils absorbent à pleins poumons les poussières nocives soulevées par les voilures, celles de ces petits pâtés qu’ils confectionnent avec une inconscience si pathétique du danger ambiant et beaucoup rentrent avec le microbe de la maladie qui les emportera quelques jours plus tard. Pour que notre race rejette aussi triomphalement qu’elle le fait, les éléments nuisibles qu’on laisse entrer ainsi dans son organisme, il faut qu’elle soit douée d’une vitalité peu commune, d’une force ascensionnelle extraordinaire. Combien cependant sa tâche ici-bas pourrait lui être facilitée par l’établissement du couvain qui permettrait de mieux préserver les petits, de les mieux soigner, de les mieux éduquer, de leur faire un meilleur départ. Depuis hier, je ne vois pas autre chose que le délicieux tableau de cette nursery que j’ai visitée. Je voudrais le faire passer tout vivant sous les yeux de quelques jeunes mamans françaises. Il ferait peut-être naître chez l’une ou l’autre l’idée de créer des écoles où des médecins capables enseigneraient l’enfant et la manière de le traiter. Ah! ce serait une idée mère celle-là et très praticable. Beaucoup de femmes, de jeunes filles de la petite bourgeoisie se feraient volontiers des éducatrices si elles étaient placées au-dessus des domestiques, traitées avec égards et bien payées. On pourrait ensuite contraindre les architectes à introduire