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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/122

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106 L'ILE INCONNUE.

le « couvain » dans leurs plans. En attendant, la place ne manque pas en province, La mode du five o’clock et tant d’autres modes ont passé la Manche, pourquoi celle d’avoir une nursery ne s’implanterait-elle pas chez nous ? La femme française s’intéresserait à l’espèce ; elle ne négligerait rien pour avoir de beaux spécimens. Ce serait un grand progrès pour notre pays. Nous avons l’amour maternel, il y aurait quelque chose de plus... il y aurait l’amour de la mater . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

 Tout en traçant machinalement ces deux lignes de 

points, ma pensée est allée de l’éducation première à l’instruction. Là, je vois, non sans satisfaction, que nous avons une indiscutable supériorité. En Angleterre, après la période de la nursery, pendant laquelle les enfants acquièrent une foule de connaissances utiles, il se produit une solution de continuité dans leur développement intellectuel. Les parents leur donnent des instituteurs, des institutrices et les envoient à l’école, au collège, à l’Université ; mais ils ne s’occupent pas personnellement de leurs études. Après leur avoir mis le pied dans Tétrier, ils les laissent libre de trotter, de galoper, ou même d’abandonner la course au gré de leur fantaisie. Ils s’intéressent davantage à leurs victoires sportives qu’à leurs victoires scolaires. C’est l’instinct de la race qui veut cela. Il en résulte que, dans l’Ile Inconnue, le niveau de l’instruction est beaucoup plus bas qu’en France et que la masse est extraordinairement ignorante.