Page:Laperche - Noblesse americaine.djvu/16

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Il n’y a pas de cerveaux contenant un aussi grand nombre d’empreintes, d’images et de souvenirs que ceux des Américaines. Les femmes, les jeunes filles, qui, chaque année, viennent chez nous par milliers, remplissent une mission, inconsciemment, comme toutes les créatures. Une volonté supérieure les pousse vers notre continent. Elles sont prises de ce qu’elles appellent « la fièvre d’Europe » d’une inquiétude nerveuse, d’un besoin de changement, de quelque chose de semblable à ce que doivent éprouver les oiseaux au moment de la migration. Et elles partent, les unes pour d’instruire, les autres pour se reposer de leurs maisons, pour acheter leurs toilettes. Et elles voient des chefs-d’œuvre, des sites divers, des choses belles et jolies. Elles emportent des objets d’art, des reliques du passé. Leur rôle est le même que celui de l’abeille et du papillon. Elles sont envoyées pour chercher un peu de l’âme du Vieux Monde, un peu de sa poussière fécondante, car elles doivent rapporter les éléments dont la nature a besoin pour produire les artistes, les poètes, les penseurs qui seront la gloire de l’Amérique comme les travailleurs d’aujourd’hui en sont la puissance et la force.