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MÉMOIRE SUR LA FIGURE DE LA TERRE.

trois ou un plus grand nombre d’équations entre les indéterminées

En l’appliquant aux équations précédentes, on trouve

d’où l’on tire c’est la différence des deux degrés du pôle et de l’équateur. Suivant cette valeur de les deux axes du pôle et de l’équateur sont à très peu près dans le rapport de à et l’on est assuré que tout autre rapport donnerait dans quelques-unes des quatre mesures précédentes une erreur au-dessus de

Une erreur de est peu vraisemblable : il est moins vraisemblable encore qu’elle se rencontre à la fois dans les trois mesures du Nord, de France et du cap de Bonne-Espérance ; d’ailleurs, le cas qui ne donne que d’erreur étant une limite, il est infiniment peu probable. Enfin, on trouverait de plus grandes erreurs si l’on faisait usage des autres mesures des degrés terrestres ; car, en adoptant les valeurs précédentes de et de le degré correspondant à la latitude de et calculé d’après l’expression du degré terrestre

serait de le degré mesuré à cette altitude en Pensylvanie a été trouvé de toises, moindre que le précédent de et il est visible que l’on ne peut diminuer cette erreur qu’en augmentant celles des autres mesures.

De là nous pouvons conclure que l’hypothèse d’une figure elliptique ne peut pas se concilier avec les observations de la mesure des degrés terrestres et que la Terre s’écarte sensiblement de cette figure ; de plus, il est fort probable qu’elle n’est pas formée de deux parties semblables de chaque côté de l’équateur, car le degré mesuré au cap de Bonne-Espérance est presque égal au degré de Paris, quoique les latitudes de ces deux lieux soient différentes, et il surpasse de le degré de Pensylvanie, qui cependant est plus voisin du