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sur les comètes [1].

Connaissance des Temps pour l’an 1816 : novembre 1813.
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Parmi les hypothèses que l’on a proposées sur l’origine des comètes, la plus vraisemblable me paraît être celle de M. Herschell, qui consiste à les regarder comme de petites nébuleuses formées par la condensation de la matière nébuleuse répandue avec tant de profusion dans l’univers. Les comètes seraient ainsi, relativement au système solaire, ce que les aérolithes sont par rapport à la Terre, à laquelle ils paraissent étrangers. Lorsque ces astres deviennent visibles pour nous, ils offrent une ressemblance si parfaite avec les nébuleuses qu’on les confond souvent avec elles, et ce n’est que par leur mouvement, ou par la connaissance de toutes les nébuleuses renfermées dans la partie du ciel où ils se montrent, que l’on parvient à les en distinguer. Cette hypothèse explique d’une manière heureuse la grande extension que prennent les têtes et les queues des comètes, à mesure qu’elles s’approchent du Soleil, et l’extrême rareté de ces queues qui malgré leur immense profondeur, n’affaiblissent point sensiblement l’éclat des étoiles que l’on voit à travers, en sorte qu’il est très probable que plusieurs ont enveloppé la Terre sans avoir été aperçues.

Lorsque les nébuleuses parviennent dans cette partie de l’espace où l’attraction du Soleil est prédominante, et que nous appellerons sphère d’activité de cet astre, il les force à décrire des orbes elliptiques

  1. Consulter, pour les commentaires provoqués par ce Mémoire : Étude sur la probabilité des comètes hyperboliques et l’origine des comètes, par M. L. Fabry (Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, T. IV, p. 1).