Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 13.djvu/68

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de du résultat de cette seconde observation. Ces deux observations sont les seules, avant le commencement de notre ère, que le P. Gaubil nous ait fait connaître, et il est vraisemblable que ce savant missionnaire n’a pu en découvrir d’autres, l’incendie des livres, qui eut lieu 213 ans avant le commencement de l’ère chrétienne, ayant fait disparaître la plupart des observations antérieures.

Observations grecques.

L’observation de Pythéas à Marseille eut lieu entre les époques des deux observations précédentes. Dans le Livre II de sa Géographie, Chapitre IV, Strabon dit : Suivant Hipparque, à Byzance, la proportion de l’ombre au gnomon est la même que Pythéas prétend avoir observée à Marseille, et dans le Chapitre V du même Livre, il ajoute : À Byzance, au solstice d’été, la proportion de l’ombre au gnomon est celle de moins à

C’est sans doute d’après cette observation que Ptolémée, dans son Almageste (Livre XII, Chap. VI), fait passer par Marseille le 14e parallèle, dans lequel la longueur de l’ombre au solstice d’été est de parties celle du gnomon étant de parties. Pythéas fut, au plus tard, contemporain d’Aristote ; on peut donc, sans erreur sensible, rapporter son observation à l’an 350 avant notre ère. En la corrigeant de la réfraction et de la parallaxe, elle donne pour la distance solsticiale du centre du Soleil au zénith de Marseille. La latitude de l’observatoire de cette ville est de si l’on en retranche la distance précédente, on aura pour l’obliquité de l’écliptique au temps de Pythéas.

Les nouvelles Tables solaires publiées par le Bureau des Longitudes, et qui sont fondées sur les formules du Livre Yl de la Mécanique céleste, Chap. XVI, donnent pour l’obliquité de l’écliptique correspondant à l’année 350 avant notre ère. La différence est dans les limites des erreurs dont l’observation de Pythéas est susceptible.