Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 14.djvu/29

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corps solides et fluides. On fera connaître l’ingénieux principe au moyen duquel d’Alembert a ramené les lois du mouvement des corps à celles de leur équilibre ; en combinant ce principe avec celui des vitesses virtuelles, on réduira la Mécanique entière à la pure analyse. On exposera les principes généraux de cette science, et quelques-uns de ses résultats les plus remarquables, tels que les lois de la communication du mouvement, celles des mouvements accélérés par l’action de la pesanteur et des oscillations des pendules simples et composés.

C’est dans les espaces célestes que les lois du mouvement s’observent avec le plus de précision. Tant de circonstances en compliquent les résultats sur la Terre qu’il est difficile de les démêler, et plus ditticile encore de les assujettir au calcul ; mais les corps du système solaire, soumis à l’action d’une force principale, dont il est aisé de calculer les effets, ne sont troublés dans leurs mouvements respectifs que par des forces bien connues, et toujours assez petites pour que l’x^nalyse ait pu déterminer les changements que la suite des temps a produits et doit amener encore dans ce système. Il y a extrêmement loin de la première vue du ciel à cette vue générale qui embrasse à la fois les états passés et futurs du Système du Monde. Pour y parvenir, il a fallu observer les astres pendant un grand nombre de siècles, reconnaître les mouvements réels de la Terre dans les apparences que ces corps nous présentent ; s’élever aux lois des mouvements planétaires et, de ces lois, au principe de la pesanteur universelle ; redescendre ensuite de ce principe à l’explication complète de tous les phénomènes célestes jusque dans leurs moindres détails. Voilà ce que l’esprit humain a fait dans l’Astronomie. Le tableau de ces découvertes aura le double avantage d’offrir un grand ensemble de vérités intéressantes et la vraie méthode dans la recherche des lois de la nature.

Enfin on donnera les principes de la théorie des probabilités. Dans un temps où les citoyens sont appelés à décider du sort de leurs semblables, il leur importe de connaître une science qui fait apprécier, aussi exactement qu’il est possible, la probabilité des témoignages, et celle qui résuite des circonstances dont les faits sont accompagnés. Il