Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 4.djvu/17

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dont la valeur est la troisième donnée que j’ai employée à la détermination des masses.

L’orbe du troisième satellite se meut sur un plan fixe, qui passe constamment entre l’équateur et l’orbite de Jupiter, par leur intersection mutuelle, et dont l’inclinaison sur cet équateur est de 931". L’orbe du satellite est incliné de 2284" à son plan fixe, et ses nœuds ont sur ce plan un mouvement tropique rétrograde dont la période est de 141ans,739. Les astronomes supposaient les orbes des trois premiers satellites en mouvement sur l’équateur même de Jupiter ; mais ils trouvaient une plus petite inclinaison à cet équateur sur l’orbite de la planète par les éclipses du troisième que par celles des deux autres. Cette différence, dont ils ignoraient la cause, vient de ce que les orbes des satellites ne se meuvent point sur cet équateur, mais sur des plans divers, et qui lui sont d’autant plus inclinés que les satellites sont plus éloignés de la planète. J’ai trouvé un résultat semblable pour la Lune dans le Chapitre II du Livre VII : c’est de là que dépend l’inégalité lunaire en latitude, dont la valeur, déterminée par les observations, m’a donné l’ellipticité du sphéroïde terrestre avec autant d’exactitude que les mesures des degrés du méridien.

L’excentricité de l’orbe du troisième satellite présente des anomalies singulières, dont la théorie m’a fait connaître la cause. Elles dépendent de deux équations du centre distinctes. L’une, propre à cet orbe, se rapporte à un périjove dont le mouvement annuel et sidéral est de 29010" ; l’autre, que l’on peut considérer comme une émanation de l’équation du centre du quatrième satellite, se rapporte au périjove de ce dernier corps. Elle est une des données qui m’ont servi à déterminer les masses. Ces deux équations forment, en se combinant, une équation du centre variable et qui se rapporte à un périjove dont le mouvement n’est pas uniforme. Elles coïncidaient et s’ajoutaient en 1682, et leur somme s’élevait à 2458". En 1777, elles se retranchaient l’une de l’autre, et leur différence n’était que de 949". Wargentin essaya de représenter ces variations au moyen de deux équations du centre ; mais, n’ayant pas rapporté l’une d’elles au périjove du quatrième satellite, il