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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/100

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sive, va me servir de base solide. Je trouverai là toute la question traitée, et je me bornerai, comme arguments irréfutables, à donner les citations qui me seront nécessaires. Ce ne sera donc qu’une compilation de textes, car je compte sur tous les points me retrancher derrière Claude Bernard. Le plus souvent, il me suffira de remplacer le mot médecin par le mot romancier, pour rendre ma pensée claire et lui apporter la rigueur d’une vérité scientifique. » Et p. 39, citant ces paroles de Claude Bernard : « Sans doute, nous sommes loin de cette époque où la médecine sera devenue scientifique, mais cela ne nous empêche pas d’en concevoir la possibilité et de faire tous nos efforts pour y tendre en cherchant dès aujourd’hui à introduire dans la médecine la méthode qui doit nous y conduire, » il ajoute : « Tout cela, je ne me lasserai pas de le répéter, s’applique exactement au roman expérimental. Mettez encore ici le mot roman à la place du mot médecine, et le passage reste vrai. »

Sans pousser plus loin cette étude qui s’éterniserait si on lui donnait tous les développements qu’elle comporte, il suffit, pour juger si cette adaptation est adéquate, de voir s’il y a similitude absolue entre les deux sciences qu’on revêt du même costume scientifique. — La médecine est l’art de guérir les maladies physiques ; — le roman est l’art de guérir les maladies morales, —