Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/106

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l’hérédité et du milieu ; il en fait part au public avec une exquise modestie, et, certes, il n’en est pas plus fier pour ça : il ne se risque pas à formuler des lois. Notez que c’est avec la même gravité qu’il lance cette grosse révélation : « Je crois que le milieu social a une importance considérable. » Ah çà, M. Zola, ce n’est pas vous également qui avez inventé la poudre ? Il faudrait le dire ! « Claude Bernard, dit quelque part Zola, a fait de grandes découvertes, et il est mort en avouant qu’il ne savait rien ou presque rien. » Vous pourrez peut-être dire cela quand vous mourrez, M. Zola, car tout est possible, mais Claude Bernard n’a jamais exhalé les doléances que vous lui prêtez. Rectifiez, ou sinon je vous baptise le Loriquet de l’histoire de Claude Bernard. » Veut-on que je démontre de la façon la plus péremptoire que Zola n’a pas compris un traître mot au livre de Claude Bernard — « terrain sur lequel il s’appuie et qui lui sert de base solide » ? — Ce me sera un simple jeu : « La science expérimentale, dit Zola, en paraphrasant Claude Bernard, ne doit pas s’inquiéter du pourquoi des choses ; elle explique le comment, pas davantage (p. 3). — Toutes ces considérations sont strictement applicables au roman expérimental. Pour ne point s’égarer dans les spéculations philosophiques, pour remplacer les hypothèses idéalistes par la lente conquête de l’inconnu, il