Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/108

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geant la morale publique, si elle n’avait été couverte et protégée par ce vêtement sévère volé à la science.

Il doit sa sécurité à ce faux nez de savant qui met en confiance les ignorants et sa vogue à la marchandise fortement pimentée qu’il débite sous l’étiquette de la science.

Dans son système scientifique, il entre deux éléments : la méthode expérimentale — je viens, je crois, d’en démontrer la fausse application au roman, — et les lois de l’hérédité, dont l’adaptation à la littérature n’est pas mieux justifiée ; je vais le prouver.

Zola, partant de cette vérité formulée par Leibniz, que l’avenir est engendré par le présent, et le présent par le passé, ou, en d’autres termes, que l’histoire du monde n’est pas un jeu de hasard, mais la résultante de causes et d’effets, a greffé là-dessus son arbre généalogique d’une famille à deux branches, légitime et bâtarde ; il s’est proposé d’en établir l’histoire et de l’expliquer, dans une série de vingt volumes, par la succession héréditaire des tempéraments, des instincts, des vices et des vertus. Ce serait, dans la philosophie de l’histoire, un nouveau facteur, le principe physiologique, l’hérédité modifiée et développée par le milieu social. « Je me propose de suivre, en résolvant, dit-il, la double question des tempéraments et des milieux, le fil mathématique qui conduit d’un homme à un autre