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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/135

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turel ! » — « Il semble que le roman et la comédie pourraient être aussi utiles qu’ils sont nuisibles… ; ce serait de présenter des caractères tels qu’ils doivent être et non au-dessous ni au-dessus de l’humanité : on méprise les uns comme trop indignes et on a peur de la perfection des autres » (p. 23, 24). — « J’ai lu Malherbe et Théophile ; ils ont tous deux connu la nature, avec cette différence, que le premier, d’un style plein et uniforme, montre tout à la fois ce qu’elle a de plus beau et de plus noble, de plus naïf et de plus simple ; il en fait la peinture ou l’histoire. L’autre, sans choix, sans exactitude, d’une plume libre et inégale, tantôt charge ses descriptions, s’appesantit sur les détails ; il fait une anatomie ; tantôt il feint, il exagère, il passe le vrai dans la nature, il en fait le roman » (p. 18). — « Il n’est pas si aisé de se faire un nom par un ouvrage parfait, que d’en faire valoir un médiocre par le nom qu’on s’est déjà acquis » (p. 7). — « Il ne suffit pas d’employer le mot propre, il importe aussi d’employer des mots propres. » — « La netteté est le vernis des maîtres… et la propreté la vertu des bons » (Vauvenargues). — « Pour décrire, il faut sympathiser. » — « Il y a autant d’invention à s’enrichir par un mauvais livre, qu’il y a de sottise à l’acheter ; c’est ignorer le goût du peuple que de ne pas hasarder quelquefois de grandes fadaises » (La Bruyère, p. 20).