Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/142

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dans les phénomènes biologiques, bien que l’ensemble des conditions de ces phénomènes soit plus complexe, leurs rapports intimes de causalité. Du monde biologique (science de la vie des corps organisés) au monde psychologique (étude de l’âme et de ses facultés), il n’y avait qu’un pas pour les physiologistes qui ne distinguent pas la pensée des autres fonctions de la vie et qui la considèrent comme le produit du jeu d’un organe, au même titre que le mouvement l’est de l’action des muscles, ou la sensibilité de celle des nerfs. Le principe de la pensée et de la volonté a donc été soumis par eux au déterminisme, c’est-à-dire à la négation de la liberté, à la radiation du libre-arbitre.

La physiologie étudie l’homme physique, la psychologie l’homme moral ; la première se rend compte des phénomènes organiques, par les sens ; la deuxième, des phénomènes intellectuels ou de la pensée, par la conscience ; donc, tous les faits qui orbitent dans la conscience, psychologie ; et tous ceux qui lui échappent ou sont en dehors, physiologie. La conscience est cette faculté par laquelle l’âme se connaît elle-même, dans ses pensées, ses modifications et ses actes : l’esprit est à la fois acteur et spectateur, La conscience morale est la faculté par laquelle l’homme distingue le bien du mal, l’injuste du juste et soumet à cette règle ses actions