Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des pierres dans la journée et écrivez des chefs-d’œuvre la nuit. Si vous êtes un talent, une force, vous arriverez quand même à la gloire et à la fortune… Des spéculateurs, des éditeurs, tout un petit peuple qui vit de nos œuvres, gagnent des millions, et nous ne partagerions pas, et nous cracherions sur l’argent, sous prétexte que l’argent n’est pas noble ! Ce sont là des idées malsaines, des déclamations viles et coupables, contre lesquelles il est grand temps de réagir. Ce que je puis dire, moi, c’est que l’argent fait pousser de belles œuvres. » Est-ce assez Zola, cela ? Peut-on plus habilement faire excuser et accepter son immoralité naturaliste qu’en accusant les autres d’immoralité réaliste ? Je ne sais, au point de vue philosophique et moral, quelle est la plus dangereuse des deux, mais je sais bien quelle est la plus propre. J’aime mieux baiser un rêve que de baiser… Il y a tellement de choix en fait de malpropreté, dans vos trente-huit volumes moraux, naturellement, que je vous prie de vous payer ce plaisir pour moi ; cela ne changera pas vos habitudes et ne dérangera pas les miennes.

Ses romans, livres impurs, même parmi les livres fangeux du xixe siècle, salissent jusqu’à l’ordure de l’impureté et prétendent cacher leur immoralité derrière la laideur physique et morale la plus monstrueuse. Les esprits médiocres et blasés, qui composent