Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/200

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préconçue, étudier le cas d’un certain nombre de Coupeaux, déduire de la comparaison les suites ordinaires de l’alcoolisme et modifier l’idée première, s’il y a lieu.

Le contrôle devient de plus en plus difficile, à mesure que l’on s’élève sur l’échelle des êtres ; tel homme est un exemplaire unique, sur lequel on ne se renseigne pas par analogie.

Heureusement M. Zola prend surtout pour modèles des personnages de nature moyenne. L’impulsion reçue sera déterminante. Ces êtres sont gâtés par les désordres de leur tempérament ou par le milieu où ils vivent.

Mais là aussi le défaut : le logicien descend directement du matérialisme incomplet. Adoptant une conception du monde extrêmement simple, il veut faire triompher la simplicité partout, sans se préoccuper outre mesure des démentis de l’expérience. M. H. Taine écrivait récemment : « Je n’ai encore qu’une certitude, c’est qu’une société est une chose vaste et compliquée » ([1]). Devant certains problèmes psychologiques d’une infinie variété, qui empêchent de ramener l’homme à quelques éléments essentiels, à un mécanisme simple agissant logiquement, on est tenté d’appliquer à la cellule ce qui est dit de l’organisme tout entier.

M. Zola ne semble pas se douter de cette

  1. Préface de la Conquête Jacobine