Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/223

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peuplée de loups, ne dira-t-on pas que j’aurais dû au moins mettre un mouton ? » Il y est maintenant, puisque j’y suis ; ne me dévorez pas, grâce pour mon courage imprudent ; je ne dis pas que je sois un agneau, je suis un peu vieux, j’en conviens, pour cela, mais je suis un mouton, tellement mouton, que même vos longues dents de loup ne pourraient me mordre sans remords. Au reste, comme je vous le promettais au début, ne vous ai-je pas fait bonne et sérieuse mesure en réclame ; ne me devrez-vous pas une vente plus grande et par conséquent une recette plus fructueuse ? Je vous demande seulement, à titre de reconnaissance, 25 pour cent sur la plus-value que je vous procure, convaincu qu’en vous laissant la plus grosse part, la mienne sera encore meilleure que celle que je dois à la vente des œuvres de vos futurs collègues de l’Académie. Car, vous le savez, je ne fais pas que des livres, je vends aussi ceux des autres, et les leurs et les miens, parce qu’ils se valent peut-être, ne m’enrichissent ni les uns ni les autres. Au fait, il nous manque, j’y pense, votre marteau, le journalisme que vous faites autour de vos œuvres ; si vous nous le prêtiez ? Il vous sert assez bien et depuis assez longtemps pour que, dans un bon mouvement, vous en donniez quelques vigoureux coups pour nous.